Archives de
Catégorie : GéGé

Blondinette

Blondinette

Deux blondinettes, deux poupées Gégé nées en 1966.
Son nom : Blondinette.
Elle a créé l’événement cette année-là, obtenu le Grand prix spécial des détaillants lors des Oscars du Jouet en 1966.

La présentation de cette poupée dans les catalogues de jouets s’énonçait ainsi :

      Poupée de 50cm qui marche seule. Elle peut aller droit devant elle, marcher à reculons, tourner à droite, à gauche, faire la ronde. Elle peut aussi s’asseoir. Marche sur pile de 4,5V, commandée par deux boutons de contact situés dans le dos, se manoeuvrant chacun par simple déplacement vertical, sans qu’il y ait lieu d’écarter ses vêtements.

Cette petite fille se situe entre le bébé ou poupon et la grande fille, car elle marche mais porte un ensemble en broderie anglaise, culotte bouffante et brassière, à motifs roses ou bleus, destinés aux bébés.

Ses chaussures ne peuvent pas être retirées, elles font partie du mécanisme avec une bande d’entraînement sur la semelle, les chaussettes n’emballent donc pas les pieds mais sont un simple tube autour de la cheville. Les pieds paraissent grands en proportion de la taille de la poupée, ils assurent une très grande stabilité.

Elle est blonde avec une variante, blond vénitien ou blond légèrement cendré. Elle n’a pas vraiment un joli visage, elle est surtout une prouesse technique.

capuches, capuchons

capuches, capuchons

Capuche, capuchon, capuchine !
Cette grosse veste est, ci-dessus, de couleur capucine, la plus en vogue en ces années-là, et la voici dans une autre couleur, tout aussi vive, joyeuse et florale :

Cette poupée Gégé marcheuse porte un pantalon à larges revers et à grands carreaux qui se coordonne bien à la veste.
Couleurs affirmées, qu’on qualifierait volontiers de hurlantes aujourd’hui mais qui reflétaient bien les Trente Glorieuses.

Les tenues Gégé sont innombrables, toujours « in », bien dans le vent de la mode féminine en général, et l’on admire aujourd’hui ce souci de la vraisemblance, de l’élégance, de la qualité des matières et de la confection.

La fourrure est recherchée, en bordure, ou en totalité, et bien sûr fausse, il n’est plus question en 1974 de sortir en peau de bête véritable.
On a pris conscience de la sauvegarde des animaux, Brigitte Bardot part en guerre contre le massacre des phoques en 1973, et depuis son engagement constant dans la défense animale, le manteau de fourrure véritable est proscrit.
Vive la moumoutte synthétique pour poupées et grandes dames !

      Nancy Luxe de Bella
      1974
      60cm

Combinaison-pantalon rouge à pattes d’éléphant et veste à damiers en acrylique, fermant par des brandebourgs.

En manteau

En manteau

Cette grande perche s’appelle Margareth, de marque Raynal.
Elle mesure 65cm et date de l’année 1964.

Elle porte une combinaison en maille acrylique marron, un pull à rayures blanches et vert bronze comme ses yeux, et un manteau écossais garni de vraie fausse fourrure orange.
Chapeau assorti sur une abondante chevelure blonde, et souliers Charles X.

Sa tête montée sur rotule lui permet de minauder doucement.

Cette poupée Gégé prénommée Caroline datait de 1969.
Elle collectionnait ces manteaux en courtelle de couleur unie d’un style très marqué, pompidolien.
La couleur, affirmée elle aussi, s’accordait aux tons de la robe imprimée de motifs floraux ou géométriques.

Il est très tentant de rassembler toutes ces couleurs … la collectionneuse va-t-elle rester raisonnable ?

Voici le rose shocking et le blanc neige.
Le ton rose shocking fut créé et nommé ainsi par la styliste Elsa Schiaparelli en 1937.

Ce rose s’harmonisait bien avec la bouche en coeur de la poupée.

Le manteau, tout doublé de nylon, offrait les détails du dernier cri, d’une géométrie invariablement typique de Gégé, et les boucles ajoutaient une touche clinquante, un fini luxueux.

Cet autre manteau signé Gégé Haute Couture est coupé dans un tissu vinyle molletonné, lisse, brillant, glamour.
Agrémenté d’un large col châle en maille.
De gros boutons pressions blancs témoignaient du goût pour le design High Tech de ces années soixante-dix échevelées.

Et toujours les boucles, qu’on mettait un peu partout, montées sur des pattes, des ceintures, des martingales, aussi inutiles qu’irrésistibles !

La fausse fourrure faisait fureur, mouton, vison, léopard, en ton naturel ou vivement artificiel.

Ici, Nancy de Bella porte une combinaison bleu turquoise comme ses yeux, sous un manteau en suédine beige, avec un béret en mouton pur acrylique frisé.

Manteau croisé à simple boutonnage, jolis boutons métalliques et large col rond, finitions soignées, les poches, l’empiècement de poitrine et les manches sont bordées de fourrure.

Comme le printemps arrive, je termine par un imperméable plus léger.

Laurette fut fabriquée par Bella entre 1978 et 1980.
Taille : 48cm
Joli visage fin et frais.

Pantalon en lainage pied de poule, chemisier en tergal blanc à col pointu, imperméable à col chemisier, croisé, en toile de coton mastic, chapeau rond assorti à l’ensemble.

La série télévisée Colombo battait son plein, l’imper couleur mastic du célèbre inspecteur devint très à la mode, on appelait ce vêtement Colombo.
Les poupées aussi regardaient la télévision !

Un manteau pour l’hiver

Un manteau pour l’hiver

Dans les années soixante-dix nos manteaux affichaient la couleur.
Franche, acide, audacieuse, psychédélique, chimique …
on n’avait pas froid aux yeux … mais peut-être un peu aux jambes.

Toutes les longueurs étaient permises

On aimait les mélanges de matières synthétiques.
Cette poupée Gégé ci-dessus, très dynamique, porte un manteau court en courtelle sanglé de bandes de sky.
Griffé « Gégé Haute Couture ».

Cette Gégé porte un manteau de sky bordé de mouton frisé acrylique, sur une combinaison orange.
Outre la couleur, le détail qui marque bien son époque est le grand col en pelle à gâteaux.

Autre col en pelle à gâteaux ci-dessous, ou pelle à tarte, qu’on trouverait tarte aujourd’hui, mais dont la forme faisait fureur sur tous les manteaux et chemisiers.

Cette poupée est une Clodrey. Elle porte aussi son manteau d’origine, gansé de moumoute frisée, sur une combinaison rouge.

Le sky brillait partout, craquelait avec le temps et les lavages, mais relevait du goût éclatant pour toutes les matières synthétiques, chimiques, typiques de la technologie moderne, de ces années de progrès rapides.

Du sky encore, sur cette Gégé joufflue.
Broderie à tendance folklorique et gros brandebourgs.
Toujours la bordure en fourrure.
Etiquette « Gégé Haute Couture »

Caroline Gégé porte un manteau esprit Courrège en courtelle à bandes et col de sky et gros boutons pressions métalliques.
Turquoise comme ses yeux.

Etiquette « Gégé Haute Couture » bien sûr.

Mais au tournant de 1970, la mode oscillait entre l’extra-court et l’extra-long. Sur une mini-jupe, on pouvait porter un manteau lèche-bottes.
Le manteau long battant les mollets eut tant de succès qu’on rallongea vite-fait les manteaux courts avec de larges bandes de fourrure, fausse ou véritable.
Les poupées suivaient le courant.

Voici une poupée Raynal dans un manteau long sur une robe courte à rayures, ornée dans le bas d’une ceinture à boucle.

Un toquet gansé de fourrure, décoré d’un petit noeud, vient parfaire la tenue de ville.

La poupée Margareth de Raynal ci-dessous, année 1971, porte un manteau jaune d’or en courtelle, très bien fini, sur une combinaison bleu-marine.
Les combinaisons, c’est à dire pantalon et haut attenant, étaient fréquentes chez toutes les marques de poupées.

Doubles surpiqûres,
Jolis boutons métalliques finement ciselés,
Martingale ornée de boutons.
Chapeau assorti.
Tout cela expliquait le prix élevé du jouet.

Cette demoiselle Gégé est très chaudement couverte d’un épais manteau trois-quarts en courtelle orange, façon peau de mouton retournée, avec une vaste capuche.
Détail raffiné : le pantalon à larges revers en tweed, accordé au manteau.
Fourrure tout autour comme souvent.
Tenue griffée Gégé Haute Couture.

Très mode, très glamour, en léopard !

Cette poupée Nancy Bella a été habillée en 1973 pour les Galeries Lafayette.

Manteau en suédine, fausse fourrure et gros brandebourgs.

Casquette assortie.
La casquette fut fort à la mode vers 1971-1973. Sans doute Brigitte Bardot l’avait-elle lancée.

Terminons la revue d’aujourd’hui par une petite poupée Bella fabriquée en 1969 et 1970.

Très longs cheveux.
Manteau en feutrine rouge à boutons dorés, avec ceinture à boucle dorée et col rond.
Petit chapeau rond assorti.

D’autres manteaux seront présentés plus tard !

La romance de la pluie

La romance de la pluie

Bien protégées, les poupées aiment entendre le gai flic-flac, les gouttes qui tombent et qui claquent …

Le ciré !
Ainsi appelait-on notre imperméable quand nous étions jeunes.

De toutes les couleurs, unis, ou bicolores, avec le chapeau assorti, en toile dite « cirée ».
Ou bien en sky :

      deux poupées Birgé en tenue de pluie, et une petite Gégé

Miss Birgé porte la protection intégrale avec les guêtres !
Ces petits étuis à boutons pressions venaient se fixer par dessus les chaussures.
Un accessoire rare, que je n’ai vu que chez Birgé.

Pour mademoiselle Gégé ci-dessous, un imper graphique, à grand motif géométrique appliqué en couleur contrastée, fort à la mode au tournant de 1970.

Cette grande poupée est une RAYNAL.

Elle s’appelle Françoise, mesure 67cm, sourit, laissant apparaître deux petites incisives et des fossettes.

Elle porte un ciré et chapeau de marque Josiane Buhon.

Josiane Buhon créait des vêtements pour la marque Raynal.

      Sourions sous la pluie !

Le plus beau manteau de pluie de ma collection est encore une fois de la marque Gégé :

Cette poupée Gégé de 55 cm porte un ensemble exceptionnel en sky, tissu maille plastifié.

Elle appartient à la série Poupées « Chic de Paris » qui fut fabriquée entre 1963 et 1966.

Cette Chic de Paris en tenue de pluie s’appelait Voyage et date de l’année 1963.

Tous ses vêtements possèdent l’étiquette Gégé Haute Couture.
Fabriqués en France, très soigneusement finis.

Les accessoires :

Un petit sac de voyage et des bottines à semelles de crêpes :

Les boutons sont recouverts du même tissu, les poches sont ornées d’un rabat.
Tous les bords sont élégamment surpiqués.
Raffinement de la mode, du savoir-faire et du beau jouet français !

C’est l’hiver

C’est l’hiver

Elégante à Megève, en tenue chic !
(même si les photos sont prises en été !)

Voici Laure, elle mesure 61cm, et fut présentée en 1967.
Un demi-siècle !

Cette miss Gégé porte une jupe, très courte bien sûr, en courtelle blanc neige, sur un pull chaussette en maille pure laine vierge rouge. Un petit bonnet à frivolités rouges agrémente la chaude tenue.
Un petit bracelet doré d’origine achève la parure coquette.

Vêtements signés Gégé, et sur l’étiquette du pull il est précisé « pure laine vierge Woolmark ».

Les chaussettes rouges sont elles aussi en pure laine, avec pointes et talons diminués comme pour de vraies chaussettes.

Raffinement du beau jouet !

Un panty volanté en nylon blanc à pois rouges dépasse d’une façon volontairement sexy de la jupe, nous rappelant cette fin des années soixante où les jeunes filles exhibaient leurs « panties » à froufrous sous des robes ou jupes ultracourtes !

L’ennui de la pure laine est qu’elle attire les mites. J’ai dû raccommoder quelques petits trous dans le pull avec de l’ancienne laine à repriser Saint Pierre qui, fort heureusement, était du même rouge.

Cette autre poupée Gégé de la même époque porte une tenue hivernale, pour la promenade en montagne.

Cette poupée s’appelait précisément Marie-Ange, appartenait à la série Chic de Paris, et son habillement se nommait Innsbrück.
Elle mesure 64cm et fut présentée en 1964.

Sa cape à grande capuche, signée Gégé, est également en pure laine vierge, et fut aussi dévorée par les mites, ou bien les souris au grenier. Grand raccommodage, qui ne se voit pas trop !

Le pantalon fuseau respecte bien la forme de l’époque, avec ses pattes qui passent sous les talons pour bien tendre le fuseau. Le sous-pull moulant en lycra rouge est très à la mode soixante-huit.

Les bottines sont épatantes : semelles en véritable crêpe de caoutchouc, longs lacets rouges d’origine.

Jolie brunette à la bouche en coeur, parée pour l’excursion parmi les chamois !

Les années orange

Les années orange

imgp5990

Je fais collection de poupées de fabrication française, en plastique, principalement des années soixante à quatre-vingt. La plupart des marques ont disparu : Bella, Gégé, Raynal, Clodrey, Birgé …

imgp5989

Elles ne sont pas très anciennes, mais ont beaucoup joué avec leurs jeunes maîtresses, elles parviennent à nous aujourd’hui en mauvais état parfois, et le plastique est une matière capricieuse qui ne se restaure pas facilement.
Cette matière craint beaucoup le soleil qui la décolore, les taches de toutes sortes qui deviennent indélébiles.

imgp6259

Ces poupées me plaisent surtout pour leur mode vestimentaire. La mode bien typique de leur époque.

La couleur des années soixante-dix était orange. Et la marque qui a le mieux donné dans les tons orange est Gégé.

Voici quelques GéGé en habits de la marque, furieusement orange !

imgp0993

Avant-Après

Avant-Après

imgp6256

Voici la poupée GéGé telle que je l’ai achetée : dans son jus de grenier !
Très sale, traînant avec elle une forte odeur de cambouis, cela fait penser qu’elle gisait plutôt dans le fond d’un garage depuis un paquet d’années.

Je crois qu’elle s’appelait Sylvia, elle marchait (système HS), elle date de la première moitié des années soixante-dix.

imgp6257

Cheveux poisseux, mais bien résistants.
Yeux coincés, ne bougeant plus ni dans un sens, ni dans l’autre.
Taches sur le visage mais pas d’encre heureusement.
Un gros nettoyage s’impose.

Bain général dans l’eau chaude avec du savon liquide naturel ou un nettoyant comme mini-mir.
Je rince toujours les cheveux avec un bain d’assouplissant pour le linge, dose concentrée. Cet après-shampoing favorise bien le démêlage.

imgp6379

Essuyer la poupée en chassant bien les gouttes d’eau des yeux, pour cela tenir la poupée en l’air, yeux tournés vers le sol, souffler fort sur eux afin de chasser l’eau résiduelle et bien essuyer autour.
Les yeux sont insérés dans une coque métallique, si l’humidité reste, la rouille s’installe, l’oeil coince et des taches apparaissent.
Mettre dans chaque oeil une goutte de WD40 ou Huile 3en1, laisser agir 24 heures, l’oeil va fonctionner parfaitement.

Les taches brunes sur le visage avaient résisté au savon et au solvant pour vernis. Alors j’ai utilisé de la crème décolorante VEET pour la pilosité sur le visage … humain. Cela marche très bien sur le visage de poupée en plastique.
Les taches ont disparu.
Mais attention : bien surveiller l’action de la crème, la laisser agir une demi-journée sur la tache, inspecter, recommencer l’application, revoir à nouveau trois heures plus tard, jusqu’à la disparition de la tache. Si on laisse la crème agir trop longtemps, le plastique peut s’éclaircir un peu trop autour de la tache.

Et voilà Sylvia toute pimpante avec une veste griffée GéGé correspondant bien à sa combinaison pattes d’éph’ et ses chaussures bleues !

imgp6377