Après les années, autour de 1970, d’une mode sanglée, serrée à l’extrême, étranglée, qui nous forçait à nous allonger sur le lit pour remonter la fermeture éclair du pantalon, les vêtements ont soudain pris le large, jouant dans les fronces, les plis, les soufflets …
Ainsi naquit la jupe-culotte au début des années quatre-vingt.
Cette poupée Bella porte une large et longue jupe-culotte à haute ceinture, agrémentée d’un petit gilet et d’une chemise qui donne à l’ensemble un petit côté masculin.
On aimait en ce temps-là voler aux paysans l’ancienne et ample chemise blanche ou à carreaux, la mode se faisait champêtre, décontractée, tournée vers la nature.
Une mode largement diffusée par la revue Cent Idées.
Cette petite poupée Gégé s’appelait Rosine, née en 1979 ou 1980.
Elle porte un large pantalon de grand-père froncé à taille haute.
Le chemisier à empiècement rond, agrémenté d’un noeud de couleur contrastée, est très large aussi.
Colorées, vives et joyeuses, ces tenues Gégé illustraient bien les années dites glorieuses autour de 1970.
La jupe plissée représentait ce qu’on appelle aujourd’hui un incontournable de notre garde-robe. Les plus classiques étaient grises ou bleu-marine, souvent réservées aux jours de classe, et en vacances on portait fièrement des couleurs franches, vitaminées, dynamiques.
Plissé permanent, très bien fini, parfait modèle réduit du vêtement véritable. Gégé, comme toujours, ne négligeait pas la confection de ces petits habits destinés au jeu quotidien des enfants.
Cette petite poupée Gégé en tenue d’écolière reste en marge de ma collection, elle date des années cinquante, elle est donc trop âgée parmi mes filles des années soixante à quatre-vingt. Mais j’ai craqué pour elle à cause, précisément, de sa jupe plissée.
J’ai admiré la couture très soignée de cette jupe toute doublée, la doublure étant plissée aussi, la percale bleu-France tenant encore bien les plis au bout de soixante-cinq ans et plus.
Jolies Nina de Bella, aux yeux hypnotiques de tigresses séductrices.
La robe en fin crêpe de Chine entièrement doublée est ornée de fausse fourrure que l’on retrouve souvent chez les poupées Bella, comme par exemple sur cette Nancy de 1973 :
L’hiver semblant se réchauffer, la fourrure n’est plus du tout dans le goût du jour.
La mode serait aussi un fidèle reflet de l’évolution climatique de notre Terre, et les poupées nous le rappellent joliment.